Loomio
Thu 8 Oct 2015 11:30PM

Salle d'analyse de drogues

K Konohime Public Seen by 294

L'idée serait de proposer un espace public où chacun pourra venir déposer un échantillon d'un produit pour connaitre sa qualité, le tout anonymement et gratuitement.
Les résultats seront quantitatif et qualitatifs (produits contenus + pureté) et si possible non destructif (tant qu'à faire).

Cela permettra plusieurs choses :
- une non-consommation des arnaques
- de l'information objective
- un espace de discussion et d'écoute
- une meilleure visibilité de la consommation
- favoriser la réduction des risques à la prévention
- une meilleure réactivité pour émettre des alertes nationales
- pointer l'echec cuisant de la prohibition
- alimenter le débat

L'écriture d'un rapport chaque année pourra servir de base de négociation (qui s'étoffera exponentiellement) pour prouver que la loi de 70 doit être abrogée au nom de la santé publique.

K

Konohime Wed 14 Oct 2015 11:07AM

Exactement, c'est dans la suite des SCMR que j'ai proposé cette motion. Les salles de conso à moindre risque ont été autorisé pour experimentation dans certaine ville (7 experimentations sur 6 ans), j'me disais qu'il fallait des idées dans la continuité.
@franois Il existe différente méthode plus ou moins efficace pour analyser les produits, des tests colorimetriques (pas assez précis mais ca reste une info + discussion), des tests de Chromatographie sur Couche Mince (plus précise qualitativement mais plus longue), et le nec plus ultra, du Spectrographe de masse, qui permet une analyse qualitative extremement précise et plus rapide.
Concernant la demande des consommateurs vis à vis de la qualité de leur produit, elle est pour moi évidente, mais c'est peut être parce que je suis à fond dans le festif. Le seul critère de fiabilité qu'on a sur la qualité d'un prod, c'est la seule parole du dealer et son propre ressenti.
autant dire que ca fait leger, et c'est pour ca que ce service me parait indispensable !

Concernant les attaques, y'en aura forcement c'est évident, mais l'important est déjà d'informer un maximum de gens que des dispositifs existent. Ensuite ca créera le débat, et j'avoue que ca risque d'être interessant.

FG

Farid Ghehioueche Wed 14 Oct 2015 1:17PM

C'est juste une question tactique et finalement opérationnelle. Mieux qu'une salle, qui indiquerait un lieu fixe et qui si le dispositif était annexé aux SCMR risquerait de se retrouver confiner dans des unités hospitalières... Limitant ainsi les possibilités d'accès au dispositif. Ne serait-il pas plus judicieux de proposer des "Unités de test qualité" afin que ces dispositifs puissent être également mobiles. Bien entendu, l'installation d'unités fixes permettraient une possibilité d'accès 24h/24h.

Au-delà que la question du testing/checking,le temps n'est-il pas venu de revendiquer la création d'officines spécialisées dans la distribution de substances psychoactives de qualité contrôlée, qui permettrait à la fois un suivi épidémiologique pour les personnes volontaires et surtout de reduire à néant le commerce et la diffusion de ces substances aux compositions aléatoires.

F

franois Wed 14 Oct 2015 4:58PM

Bon je suis assez convaincu, mais du coup il faut peut-être intégrer les précisions au texte et articuler ça avec les autres propositions sur le sujet? Est-ce qu'on fait une proposition similaire pour la nourriture?

K

Konohime Thu 15 Oct 2015 10:09AM

100% opé avec toi Farid pour les officines qui distribuent des produits de qualité.
On pourrait faire les deux : mobile et fixe, mais je préfererais pousser la responsabilisation du consommateur, et éviter "l'aller vers" . Après, c'est vrai que ca peut désengorger les files hyper longues qu'il risque d'y avoir

Cette idée, je la sors pas d'un chapeau magique, mais d'un texte de loi qui a été adopté à l'assemblée et qui va pas tarder à paraitre au grand public : http://www.nile-consulting.eu/drop/1-588.pdf
Si on les seuls à se positionner dessus, ca peut être plutot chouette !
@franois : pour la nourriture ? Pourquoi pas.
Après j'suis chaud pour faire un texte plus précis, là c'était pour voir si l'idée plaisait ou pas :)
Avec CSF je pense qu'on peut faire un truc pas mal

E

ensemble Tue 27 Oct 2015 11:41PM

Des réponses directes ou idées de liens pour coût d'investissement (puis fonctionnement, temps de formation des utilisateurs etc..) pour spectrographe de masse... (et perspectives d'évolution des prix..)??

Merci !

K

Konohime Thu 19 Nov 2015 10:17AM

Voici le texte final :

Salle d’analyse de drogue

Dans la continuité des expérimentations des salles de consommation à moindres risques qui est une avancée dans la politique française de Réduction des Risques liés aux drogues (RdR), la création d’un espace public où chacun pourra venir déposer un échantillon d'un produit pour connaitre sa qualité est la suite logique de la politique de prévention des drogues.
Les différents outils déjà mis en place sont peu précis (test colorimétrique, tests salivaire) ou trop long (Chromatographie sur Couche Mince) ce qui amène les consommateurs à ne se fier qu’à leur ressenti et à la parole du dealer comme critère de qualité.

Or, il existe une autre méthode, plus précise et plus rapide : le Spectrographe de Masse. Ce test, utilisé par les douanes et les hôpitaux permet de savoir en moins d’une heure la qualité et la quantité d’un échantillon prélevé.
Déjà mis en place en Suisse et dans plusieurs pays européens, l’utilisation contrôlée par les pouvoirs publics a déjà prouvé son efficacité depuis plusieurs dizaines d’années.
Avec une démocratisation de cet outil dans des structures adaptées (santé communautaire, association de RdR, CARRUD), le consommateur pourra vérifier de manière anonyme et gratuite la qualité de son produit et décider de le détruire (ou pas !) en fonction des résultats obtenus.

D’une part, le consommateur pourra éviter les overdoses dues à un produit trop fortement dosé (comme ce fut le cas avec une héroïne pure à 80% en Belgique en 2014) ou à un produit de coupe dangereux (héroïne coupée à un NPS en France en 2015), d’autre part cette démarche garantie une attitude responsable des usagers vis-à-vis de leur consommation.

C’est pourquoi les dispositifs que nous voulons mettre en place (équipes mobiles et structures d’accueil fixes) permettront d’obtenir des résultats quantitatifs et qualitatifs (produits contenus + pureté) et si possible non destructif.

Cela permettra plusieurs choses :
- une non-consommation des arnaques
- de l'information objective pour l’usager et les instances
- un espace de discussion et d'écoute
- une meilleure visibilité de la consommation
- favoriser la réduction des risques à la prévention
- une meilleure réactivité pour émettre des alertes nationales
- pointer l'echec cuisant de la prohibition

L'écriture d'un rapport régional des chiffres obtenus chaque année pourra servir de base (qui s'étoffera exponentiellement) afin d’observer les tendances de manières plus précises et en tirer les conclusions sanitaires nécessaires pour garantir une politique de santé publique des drogues efficace et productive.
L’Ile-de-France étant une plaque tournante du trafic national, l’expérimentation de ces dispositifs dans la région pourra être le premier frein au marché parallèle en apportant des données objectives sur la qualité des produits consommés par les franciliens. Car comme tout marché parallèle, c’est la demande qui fixe l’offre et pas l’inverse. Militer pour une meilleure qualité des produits en s’informant est la première étape de responsabilisation de sa consommation, et il est préférable que ça soit l’Etat qui garantisse la production afin de mieux la contrôler que les mafias se faisant la guerre de plus en plus violemment dans nos villes.

Qu'en pensez vous ?

S

stephanie Thu 19 Nov 2015 10:37AM

Que le texte déjà voté sera un tres bon bout de programme, que celui que tu viens d'ajouter fera un meilleur article sur le site :)

K

Konohime Thu 19 Nov 2015 12:16PM

C'est parfait j'en demande pas plus ^

Merci pour ton retour :)