Loomio
Sun 25 Nov 2018 7:17PM

Lobbying pour la loi mobilités

DM David Mas Public Seen by 392

Le gouvernement a présenté son avant projet de loi sur les mobilités. Ce projet sera présenté au parlement au début de l'année 2019.

Ce plan comporte des mesures qui vont dans le bon sens:
- des zones de faibles émissions ou l'on pourra exclure les véhicules polluants
- un plan vélo pour développer l'usage du vélo dans les trajets domicile travail notamment
- un plan pour soutenir le développement des véhicules électriques
- un plan de soutien pour le transport ferroviaire

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/loi-mobilites-des-solutions-tous-dans-tous-territoires

Cependant le mouvement des gilets jaunes a rappeler la difficulté de mener la nécessaire transition énergétique dans les transports.

Le Réseau Action Climat propose 5 points clés à inscrire dans la loi pour être en cohérence avec les engagmenets de l'accord de Paris et rester sours les 1,5°C de réchauffement:
1- La fin du diesel et de l’essence en France passe par l’inscription dans la loi de l’engagement du plan climat de mettre fin à la vente de véhicules diesel et essence à un horizon compatible avec l’accord de Paris (horizon 2030), pour obliger les constructeurs automobiles à vendre des véhicules plus économes et moins polluants afin de sortir durablement du piège à pétrole. L’obligation des zones à faibles émissions dans les agglomérations les plus polluées, pour interdire la circulation des véhicules diesel et essence, est aussi essentielle pour protéger la santé publique.
2- Une justice fiscale en mettant fin aux avantages fiscaux des transports polluants comme l’aérien et le transport par camions. À ce stade, la contribution du transport routier de marchandises à l’entretien et l’amélioration des réseaux de transports reste un point d’interrogation, alors que ses impacts sont considérables.
3- Un « forfait mobilité durable » pour rendre obligatoire le remboursement des déplacements à vélo et en covoiturage, comme c’est déjà le cas pour les transports en commun et la voiture. Cela favoriserait le changement de comportement à grande échelle.
4- Un plan d’investissements publics sans précédent dans les transports en commun et le vélo, le train, les RER, dans tous les territoires : 200 millions d’euros par an pour le vélo, un milliard d’euros pour les transports en commun et les solutions de mobilité plus solidaire et moins polluante dans les territoires ruraux et périurbains, la résolution des nœuds ferroviaires pour développer des transports de type RER dans les agglomérations.
5- L’abandon des projets de nouvelles routes qui entretiendront, s’ils sont réalisés, une dépendance à la voiture et au pétrole pour des décennies encore et contribueront à l’étalement urbain et l’artificialisation des sols.

Cette loi nous donne l'opportunité de pousser nos députés à engager la France dans un politique de transport ambitieuse pour la transition écologique. Cette discussion a pour but d'élaborer un plan pour profiter cette opportunité.

Modérateur: David
Echeance: 20 janvier 2019
Objectif: plan de lobbying à soumettre au groupe Loomio

DM

David Mas Sun 9 Dec 2018 9:13AM

Oui. Les gilets jaunes nous rappellent que sans accompagnement social la transition écologique peut devenir une vraie difficulté pour les personnes qui ont du mal à boucler les fins de mois. "Changeons le système, pas le climat". Le modèle économique actuel cumule les défauts, il épuise les resources naturelles et met le climat en danger tout un créant de fortes inégalités. Dans les deux cas ce sont les plus vulnérables qui souffrent. Il est tant que l'économie intègre les contraintes écologiques et sociales.

OG

Olivier GUICHARD Wed 5 Dec 2018 12:33PM

Je me permets de faire une apparté sur le véhicule électrique. Difficile de dire si il est vraiment moins polluant. Il y a beaucoup de fake news sur le sujet et on comprend vite pourquoi quand on voit ce que certaines entreprises vont perdre. Dans l'idéal, il faudrait abandonner la voiture individuelle. Dans le vrai monde, ça ne se fera pas. Pas tout de suite en tout cas. Et puis, il y a de l'incohérence dans le fait de dire qu'il faut sortir du pétrole tout en demandant aux constructeurs des véhicules moins polluants ! Soit on sort, soit on y reste. Donc, cela doit être 0 pétrole. Et aujourd'hui, seule la voiture électrique laisse entrevoir une sortie. L'hydrogène est produit à 99% avec du pétrole et son rendement est catastrophique. Alors oui, le véhicule électrique n'est pas parfait aujourd'hui mais les pistes d'améliorations sont énormes, contrairement au moteur à explosion. Vous l'avez compris, je roule déjà en voiture électrique. Et d'ailleurs, je compte abandonner le pétrole en 2019. Une Zoé alimentée avec des panneaux photovoltaïques sur le toit de la maison (ou le parking de l'entreprise) emettra environ 8 g CO2/km du "puits à la roue", contre plus de 150 pour une Clio. Le ratio est énorme. La voiture électrique ne peut pas être qualifiée de propre, c'est une évidence, mais il y a clairement une rupture technologique et on ne doit pas s'en priver. Il faut bien sûr ne pas négliger la réduction du kilométrage par tous les moyens (covoiturage, télétravail, transport en commun...), mais la bascule vers l'électrique doit être franche et massive, pour tous les moyens de transport (individuel, collectif, livraison, maritime, aviation) mais doit s'accompagner d'une réflexion sur la relocalisation de nos besoins.

DM

David Mas Sun 9 Dec 2018 9:08AM

Je suis totalement d'accord. Vu l'urgence à réduire la pollution et à sortir du pétrole, il faut privilégier les solutions pragmatiques qui atteigne l'objectif à court terme, et la voiture électrique fait à ce titre partie des solutions à mettre en oeuvre rapidement. Et bien sûr le mieux est d'éviter les déplacement inutiles, privilégier les circuits court, réduire les trajets domicile-travail, passer au vélo, etc. La difficulté est de faire les deux en parallèle, parer à l'urgence climatique et construire un futur souhaitable :)

CC

Célian Cogitore Fri 21 Dec 2018 1:20PM

C'est une mauvaise solution. Il faut que vous compreniez. les piles à combustibles sont construites avec des métaux rares comme le platine. Ils sont donc coûteux et surtout on ne sais pas encore recycler. Or, les piles à combustible utilisent également des matériaux polluants comme l’ammonium et le polysulfone. On va se retrouver avec des stockages de piles que l'on ne sait pas retraiter, polluante et qu'on laissera à nos descendants en disant : "débrouillez-vous !". Deuxième problème, l'électricité en France provient en grande partie de... centrales nucléaires très polluantes. troisième problème. On parle toujours de pollution du moteur... mais une voiture est construite en plastique, roule sur de l'asphalte etc... quelque soit le moteur, une voiture reste polluante lors de sa construction et lors de son utilisation.

VP

Vipulan Puvaneswaran Thu 13 Dec 2018 5:25PM

La voiture à hydrogène pose également question: ayant travaillé sur le sujet, seul 1% de l'hydrogène mondial est mondial est produit par électrolyse qui est la seule méthode propre. La principale méthode est le vapo-reformage qui produit du CO2.

DU

ROLLAND Michel Fri 14 Dec 2018 8:19AM

maj = mise à jour

PL

Patrick Lefebvre Sat 15 Dec 2018 9:21AM

Il est temps aussi de repenser le secteur du fret.
C'est bien sûr s'attaquer au double lobby, des sociétés internationales de transport d'une part, des transporteurs routiers d'autre part.
Pas pour des motifs objectifs: mais pour des raisons de résistance au changement.

Les sociétés internationales de transport se sont réservées les infrastructures autour d'une standardisation du transport par conteneur. Leur monopole de fait leur permet de choisir le mode (bateau, train, camion) entre entrepôts, en déléguant les besoins de transport à courte et moyenne distance. En pratique leur activité ne sera pas impactée.

Les transporteurs routiers ont rempli le vide en déployant des solutions souples basées sur des camions de diverses capacités. En conséquence, les parts du transport fluvial et celle du transport ferré restent limitées à des niches de marché. Le transport routier est quasi monopolistique et mobilise les infrastructures en polluant partout. Le petit entrepreneur (terrassier, maçon, agriculteur) doit en passer par des transporteurs spécialisés à des coûts dissuasifs, ou entreprendre un pérégrinage routier aux risques et périls de tous.

Une solution existe et fonctionne pourtant: c’est l’emploi sur le réseau ferré de rames de transport similaires à celles développées pour eurotunnel, sillonnant régulièrement le pays à 150 à 200km/h.
Développer ainsi le transport ferré impose de créer des terminaux ferro-routiers auprès des villes, d’entretenir le réseau ferré existant, et au besoin de subventionner ce mode de transport pour qu'il soit incitatif.

Mais cela n'a ensuite que des avantages à volume de transport égal, y compris pour les transporteurs routiers :
- baisse de la facture pétrolière; accroissement considérable de la résilience du pays aux tensions pétrolières;
- réduction des pollutions, émissions de particules et de GES;
- réduction des délais de transport: 2 fois plus vite pour les longues distances;
- baisse du kilométrage effectué par les camions et des coûts liés (usure, entretien, renouvellement, carburant, péages, assurances);
- baisse du risque d'accident des chauffeurs et de leur fatigue;
- extension du rayon d'action des véhicules électriques (et possibilité de recharge lors du transport);
- aptitude à prendre en charge le transport des personnes comme du fret;

Par ce moyen, on peut espérer une baisse de 30% à 50% des pollutions et de la consommation pétrolière liée au transport routier pour des distances supérieures à 150km.

VP

Vipulan Puvaneswaran Sat 15 Dec 2018 1:07PM

Très bon raisonnablement mais je ne vois pas comment, dans la situation actuelle, le gouvernement pourrait mettre en place cela. Mais très bonne idée à approfondir

PL

Patrick Lefebvre Sat 15 Dec 2018 2:01PM

Promouvoir un démonstrateur (à partir de l'existant). Mettre en place un site pilote. Lancer un appel d'offre à projets auprès des communautés d'agglomérations et ouvrir l'appel d'offres aux investisseurs privés.

VG

Valerie GUEROUT Mon 17 Dec 2018 2:45AM

A l'occasion de COP24 des compagnies européennes de fret ferroviaire ont créé une alliance. Elles visent un passage de 18% à 30% de la part du fret ferroviaire, c'est une bonne nouvelle. Mais si nous avons des gouvernement trop proches des gestionnaires d'autoroutes et des producteurs de pétrole, ce qui est une évidence de bon sens devient vite compliqué.
C'est là où un grand mouvement citoyen écolo européen pourrait influencer et accélérer les décisions, en demandant 70% pour obtenir 40% .
https://m.levif.be/actualite/environnement/des-compagnies-de-fret-ferroviaire-s-allient-pour-lutter-contre-le-changement-climatique/article-normal-1067589.html

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